J'ai entendu dire qu'il fallait que je vienne me présenter personnellement à Cupid. J'espère que par pitié - ou pas - il m'épargnera un peu, non ? Mon nom complet est Ambrae Lorella Foster et j'ai 23 ans. Je suis originaire de Londres, ce qui veut donc dire que je suis anglaise. Actuellement, je suis étudiante en médecine et je déteste ce que je fais. Je suis à Detroit depuis un an et compte bien y passer le restant de mes jours. En ce qui concerne mon statut civil, je suis mariée et je dois avouer que je suis malheureuse de l'être. Finalement, je crois tout de même que je devrais donner un coup de main aux gens qui me classeront dans ma catégorie en leur disant que je fais partie de I HATE CUPID !.

« Ambrae Lorella Foster, veux-tu m'épouser ? » Il avait enfin osé me poser LA question suprême après un discours long, sans queue ni tête qu'il avait bafouillé de A à Z sous le coup de l'émotion. Décidément, j'avais bien choisis mon homme, un pleurnichard. Génial ! Il me fixait dorénavant de ses yeux bleus océans profonds tel le Chat Poté dans Schrek, auxquels personne ne pouvait résister. Je lançai un bref coup d'œil aux alentours ; mes parents nous observaient avec une lueur d'espoir dans les yeux, ma sœur affichait un énorme sourire jusqu'aux oreilles, ma meilleure amie ne cessait de reluquer mon fiancé des yeux (je voyais déjà une future et énième dispute en vue entre nous deux) et enfin, mon frère me fit un clin d'œil. Tout laissait à prétendre qu'il était dans le coup. Je soupirai puis reposai mes yeux sur mon homme encore à genoux devant moi. Qu'allais-je bien pouvoir lui dire ? Oui ? Non ? Non, bien sûr, non. Je ne l'aimais pas, je ne serais jamais heureuse avec lui. Jamais. Tout le monde le savait, tout le monde, mes amis, ma famille, mes ennemis et même-lui. Il le savait. Il savait que je n'éprouvais aucun sentiment amoureux envers lui, pourtant, il m'avait posé la question qui allait tout changer, dans le bon ou mauvais sens. Il savait que nous deux, ce n'était qu'un couple arrangé par nos parents. Il savait que je ne me suis jamais intéressé à lui. D'ailleurs, pendant ces deux dernières années de vie commune, j'avais déployé toutes mes idées les plus farfelues pour lui faire tourner la tête et le faire fuir, malgré tout, il ne perdit pas espoir et essayait de sauver notre couple, en vain. J'étais comme ça, dès que je n'aimais pas quelqu'un, au lieu de l'abandonner, j'essayais de me faire abandonner. J'étais trop lâche pour quitter quelqu'un, oui, trop lâche. Et il était comme ça, optimiste, amoureux de moi malgré que je n'éprouvai pas la même chose pour lui. Alors, là, à cet instant, ici, à Détroit, dans notre maison à nous, devant toute ma famille et ma (futur ex) meilleure amie, je me devais de dire non. Oui, je le devais. Sinon je serais malheureuse, très malheureuse. Pourtant ... « Oui, je le veux. » Ravis, il me prit dans ses bras avant de m'embrasser tendrement. Je le repoussai vivement avant de lui lancer un énorme sourire faux pour m'excuser, il me retourna le sourire. Puis je me tournai vers ma famille, applaudissant, mes parents aux anges. Je soufflai. Étais-je sotte à ce point ? Étais-je IDIOTE à ce point pour accepter une demande en mariage d'un homme que je n'aimais pas ? La réponse était oui. OUI, JE N'ETAIS QU'UNE STUPIDE FILLE BLONDE ÉCERVELÉE !

FLASHBACK

Je me trouvai en classe, le cul assis depuis deux heures sur une chaise en bois qui vous tue tous vos membres inférieurs une fois debout. Le prof de sciences me fixait d'un regard noir qui en tuerait plus qu'un, excepté moi. J'étais la fille la plus nulle de la classe, arrêtons de nous voiler la face. La médecine, ce n'était pas pour moi. J'étais juste rentrée cette école pour mon titre de fille du principale, en gros, j'ai été pistonnée. Mais contrairement à ce que l'on pense, je n'ai jamais été martyrisé pour cela, bien au contraire, je suis la fille la plus populaire de l'université. Ce titre me donne des petits plus donc au lieu de malus. Bref, ce jour-là, mon professeur, ne pouvant pas voir ma tête en photo (chose réciproque notons-le), avait encore décidé de me foutre ma journée en l'air en me mettant un contrôle à l'orale. C'est très peu de sa part, je vous l'avoue. Car d'habitude, il déployé d'efforts surhumains pour me faire tourner en bourrique, et croyez-moi, il avait une imagination débordante ! Je m'étonnais d'ailleurs des fois de ses idées, mais je ne disais rien, ne voulant pas envenimer ma situation catastrophique. Enfin bref, il avait des tas d'idées, excepté aujourd'hui. Que se passait-il ? Était-il à court d'idées ? Au bout de quelques mois, impossible tout de même ! Enfin, c'est possible, peut-être l'avais-je trop surestimé .. Il n'empêche que je me trouvai en ce moment même interrogé, sous les regards de toute la classe. Y compris Matt Thompson, le garçon le plus populaire du lycée. Il était secrètement amoureux de moi, tout le monde le savait (ouais bon, ce n'est plus un secret maintenant) et je ne l'aimais pas, tout le monde le savait également. D'ailleurs, tout le monde avait, de temps en temps, une sadique idée de le taquiner avec cela, ce qui le rendait plus rouge qu'une tomate, j'en rigolais, croyez-moi. Enfin, bref, je m'éloigne du sujet là. Le prof me fixait toujours, attendant une réponse à sa question. Mais qu'est-ce que j'en savais moi ? Il pensait tout de même pas que j'apprenais mes leçons, si ? Décidément, il me décevait beaucoup aujourd'hui ... « Monsieur, vous ... » Mais je n'eus à peine le temps de finir ma phrase que Matt m'interrompit et dit la réponse à ma place. Pauvre imbécile va ! Il voulait sûrement me sauver la peau mais il ne faisait qu'empirer les choses. Rah que je le détestais ! M. Swarton le regardait de travers avant de me tourner le dos et de reprendre son cours. Je lançai un regard bref à Matt qui me souriait jusqu'aux oreilles. Je l'ignorai, il fit la moue, j'étais heureuse.

FIN DU FLASHBACK

Aujourd'hui ma vie se résume à ça : mariée à un homme que je hais par dessus-tout et faisant tout pour qu'il me quitte, lui faisant vivre un enfer chaque jour, étudiante en médecine, un domaine que je hais par dessus-tout également mais que j'ai quand même continué après notre déménagement à Détroit, en Amérique (décision de Matt, je le suivis, comme une idiote .. et toute ma famille aussi, je précise), et contrainte de mener une vie sexuelle plutôt active malgré tout. Que de la joie donc ! QUE DE LA JOIE ! Et qui doit-on remercier ? Cupidon bien sûr ... Merci bien Cupidon. JE TE DÉTESTE !

Bon, j'avoue que de ne donner que mon pseudo, ce n'est pas très courtois. Je vais donc vous laisser me démasquer partie par partie - pour qu'ainsi, Cupid puisse mieux prendre sa revanche sur ma personne -, commençons. Je suis une jeune femme âgée de ... hum, depuis quand on demande l'âge des dames, nahmaisoh ! Je sais que vous mourez d'envie de savoir d'où je viens, bande de coquins, je viens de la France baby. Soit, vous commencez à en savoir trop, un peu plus et je vous donne mon numéro de carte banquaire avec ça ? Bref, j'ai connu le forum parce que Bazzart rocks et je le trouve sublimement diaboliquement magnifiquement incroyablement super beau, comme le string de ma mémé ! Sinon, je commence sérieusement à en avoir marre de répondre à vos questions, alors j'arrête.