J'ai entendu dire qu'il fallait que je vienne me présenter personnellement à Cupid. J'espère que par pitié - ou pas - il m'épargnera un peu, non ? Mon nom complet est Ayana Broderick et j'ai 28 ans. Je suis originaire de Houston, Texas, ce qui veut donc dire que je suis Américaine. Actuellement, je suis strip teaseuse et j'aime ce que je fais. Je suis à Detroit depuis 10 ans et compte bien y passer le restant de mes jours. En ce qui concerne mon statut civil, je suis veuve et je dois avouer que je suis malheureuse de l'être. Finalement, je crois tout de même que je devrais donner un coup de main aux gens qui me classeront dans ma catégorie en leur disant que je fais partie de Cupid hates me I'm all alone.

Ce qu’on peut être con lorsqu’on est adolescent, on gobe n’importe quoi principalement quand ça sort de la bouche d’un type plus que sexy et membre de l’équipe de basket. Rick avait tout pour plaire, grand, black et une gueule d’ange capable de faire vibrer n’importe quelle fille et ce fut sur Ayana qu’il jeta son dévolu, pour des raisons qui échappèrent à la jeune femme, même encore aujourd’hui, des années après cette histoire. Leur histoire commença comme beaucoup, un flirt, des sorties cinéma et puis les sentiments s’installèrent, du moins du côté de la jeune texane. Il était son premier amour, sa première relation aussi longue et elle finit par avoir une totale confiance en lui, jusqu’à lui donner ce qu’elle ne pourrait plus jamais offrir à aucun autre, priant pour que ça ne change rien entre eux et ce fut le cas, au contraire, il sembla l’aimer davantage, plus attentionné qu’il n’avait pu l’être auparavant et visiblement amoureux, il faisait des plans pour leur avenir, lorsqu’il serait joueur de la NBA et elle une grande avocate et qu’ils vivraient sur New York, des enfants plein la maison. Quel beau parleur. Quel putain de beau parleur et d’une lâcheté défiant toute les lois de la logique. Ils ne se protégeaient pas, il avait décidé que cela ne servait à rien pour la simple et bonne raison qu’il était le seul à avoir ce droit et que de son côté, il ne voyait personne d’autre, de plus, il avait affirmé que ça diminuait le plaisir. Comme une débutante, elle oublia tout ce qu’elle avait pu entendre sur la contraception, elle oublié ses principes religieux, persuadée qu’il finirait par l’épouser et qu’elle n’aurait pas à annoncer à ses parents qu’elle avait non seulement épousé un non musulman mais qu’en prime elle n’était plus vierge. La pilule ? Elle n’y pensa même pas, trop occupée à être aimée et à aimer éperdument, comme une gamine, comme une ridicule gamine immature. Jusqu’à ce que le couperet tombe et qu’elle réalise qu’elle portait un petit être en son sein. Ca aurait pu être un conte de fées si à l'époque elle avait eu plus que 16 ans. Son monde s’écroula alors, son petit ami la lâcha sous les conseils de son coach, cette fille et un enfant en prime serait des handicaps pour sa carrière et mieux valait la laisser se démerder, après tout, elle avait été assez conne pour se laisser engrosser alors pourquoi se soucier de ce qui pouvait lui arriver ? Du côté de chez ses parents, ce fut la troisième guerre mondiale, elle eut le droit à la pire raclée de sa vie avant de se faire dégager à coups de pieds dans le cul, répudiée par son père et n’ayant plus l’autorisation de remettre les pieds chez eux, elle était une honte pour son nom et avait apporté le déshonneur sur sa famille. Elle tenta une dernière fois de ramener Rick à la raison, débarquant chez lui à l’improviste.

« Tu peux pas rester là Ana ! »
« Je viens de me faire virer de chez moi Rick, il faut que tu m’aides. »
« Et pourquoi je ferais ça ? »
« Tu m’as baisé et tu m’as mise en cloque espèce de connard ! »
« Et je t’ai proposé de payer l’avortement, ce que tu as refusé. Tout aurait pu être réglé mais il a fallu que tu fasses chier, une fois encore ! »
« Va te faire foutre ! Tu crois que je vais tuer un gamin pour servir l’ambition d’un minable ? Tu penses sans doute que tu vas devenir un grand joueur ? Tu te fais des films, pour en être un il faut du cœur et de la morale et tu es totalement dépourvu de tout ça. T’en fais pas, tu paieras pour ce que tu viens de faire, la roue tourne Rick et le jour où ta chance te quittera et que tu serviras des steaks dans un bouiboui de merde puant la sueur, tu te rappelleras de cette conversation ! »
« C’est quoi, une menace ? »
« C’est ton putain de destin connard ! » lui envoya-t-elle avant de lui balancer une claque, de ramasser son sac et de partir pour de bon, quittant Houston pour toujours

***

La galère, ce fut un terme qu’elle apprit à connaître et avec lequel elle vécut au jour le jour, devant s’adapter à des conditions précaires et à des revenus tout aussi minables, tant et si bien qu’elle finit par atterrir dans un centre pour mères adolescentes dans lequel elle resta jusqu’à son accouchement, ce fut suffisamment pour qu’elle se décide à mettre les voiles. Non pas qu’elle ait été maltraitée mais surtout parce qu’on cherchait à lui enlever son fils par tous les moyens possibles et imaginables, souhaitant le faire adopter, lui retirer sa dernière raison de vivre n’était pas franchement la chose la plus intelligente à faire et elle prit la fuite pour ne pas être séparé de son enfant. Ce fut le début des temps difficiles, elle collectionna les emplois divers et variés qui ne rapportaient rien, du moins pas suffisamment pour qu’elle puisse faire garder son bébé et payer tout ce qu’elle devait payer. La solution s’imposa à elle après qu’elle ait passé un an à passer de job en job et de galère en galère. Un soir alors qu’elle rentrait d’un de ses services au bar du coin, elle passa devant un club de strip-tease et ce fut plus fort qu’elle, elle en franchit la porte, demanda à voir le patron et à discuter avec lui. Elle se renseigna sur le salaire, les conditions de travail et ce fut décidé, elle s’embarquait pour une nouvelle aventure. Il n’y avait pas de métier honteux quand on manquait d’argent, il n’y avait pas de question de fierté quand on était mère et qu’on devait nourrir son petit. Ce qui la poussa à accepter de se dévêtir en rythme fut surtout le salaire attrayant et bien plus élevé que ce qu’elle se faisait en temps normal mais surtout la possibilité de laisser Isaiah à ses collègues le temps qu’elle passait sur scène. Ne pas payer de nourrice était une sacrée économie dans son budget de mère célibataire. Ce fut ce soir-là que sa vie prit un tout autre tournant, c’était sûrement un peu glauque, bien plus que ces histoires où il y a un père et une mère, que tout le monde est heureux et vit dans une grande maison dans un quartier résidentiel mais elle avait l’impression de faire son devoir et de construire un avenir à son fils.

Les années s’écoulèrent à une vitesse incroyable et ce fut à la sueur de son front mais surtout grâce à ses tenues et son déhanché incroyables qu’elle parvint à se faire une réputation et surtout une renommée qui dépassa bientôt les frontières de l’état. Elle eut la chance de participer à plusieurs shows à Las Vegas et de tripler son salaire mensuel , en profitant pour mettre de l’argent de côté pour que son enfant puisse envisager de faire des études. Elle ne se posait jamais de questions sur le bien fondé de tout ça, elle ne voulait pas s’encombrer de questions morales ou éthiques, elle ne voulait plus, elle, bercée par les valeurs musulmanes conservatrices et réductrices, elle préférait vivre l’instant présent, travailler, se donner tous les moyens de s’en sortir, quitte à ne plus dormir, ça n’avait pas grande importance. Les moments de détente étaient plutôt rares et elle les savourait souvent avec un plaisir non feint. Ce jour-là, ce n’était qu’une pause avant son deuxième passage dans une des plus grandes boîtes de stip-tease de l’état, elle sirotait un cocktail au bar, brillant de mille feux dans sa tenue de paillettes dorée alors que sa chevelure recouvrait une bonne partie de son dos et de ses épaules.

« Est-ce que cette place est prise ? » s’enquit un homme avec un grand sourire

Les hommes ? Elle avait tiré un trait dessus après son départ précipité de sa ville natale, elle ne voulait plus en voir un seul, les fréquenter ou même leur parler si elle n’y était pas contrainte. Le seul homme de sa vie c’était son fils et elle comptait faire en sorte que ça reste ainsi jusqu’à la fin de ses jours. Elle n’était pas assez stupide pour ignorer son pouvoir de séduction, il n’était pas le premier à tenter sa chance et ne serait pas le dernier à se faire rabrouer violemment, elle était incontestablement séduisante, une beauté exotique aux longues jambes et aux formes généreuses mais elle savait que l’intérêt de la gente masculine était limité à une nuit et elle avait assez donné. Offrant un regard glacial au géant blond qui prenait place à ses côtés, elle reporta son attention sur son frère et entoura la paille de ses lèvres pulpeuses avant de jeter un œil à la scène et au passage d’une de ses amies.

« J’ai un gamin, tu peux d’ores et déjà oublier tout ce que t’as en tête, tu gagneras ta soirée et moi ça m’évitera de me fatiguer à trouver de nouvelles manières de te faire partir ! »
« Comment tout ça peut sortir d’une jeune femme aussi magnifique, on a peine à le croire ! » répliqua-t-il avec humour avant de reprendre « Mais moi aussi je suis enchanté, je m’appelle Adam, je n’ai pas d’enfant, je suis militaire de carrière et originaire de Détroit, j’aime le football américain, le bon vin, la bière et par dessus tout me faire envoyer chier dans un club de strip-tease ! »

Son aplomb et son culot soutirèrent un sourire à la beauté noire qui finit par se redresser et poser ses deux pupilles noisette sur lui. Il était parvenu à attirer son attention ce qui n’était pas une mince affaire, peu d’hommes pouvaient s’en targuer mais il n’avait encore rien gagné.

« Quel âge à votre enfant ? » demanda-t-il avec un intérêt sincère
« 4 ans depuis quelques jours. »
« C’est presque un homme alors. » remarqua-t-il avec un sourire sympathique « Vous l’élevez seule si j’interprète correctement ce regard de lionne que vous m’avez lancé il y a quelques minutes. Vous avez l’air de tous nous haïr. »
« Tous sauf mon fils. Je sais très bien comment vous fonctionnez, vous prenez ce que vous voulez avant de partir et de tout abandonner sans un regard derrière vous. Je trouve ça lâche et indigne. »
« Je pense que vous ne devriez pas mettre tout le monde dans le même panier. »
« Jusqu’à maintenant, je n’ai rencontré personne qui remontait la barre. »
« Vous n’avez juste pas rencontré les bonnes personnes, je ne prétends pas être parfait mais je ne suis pas venu dans l’espoir de vous mettre dans mon lit, du moins pas après que vous ayez ouvert la bouche. »
« Qu’est-ce que je suis sensée comprendre ? »
« Que vous êtes intrigante en plus d’être magnifique, c’est pas donné à beaucoup de femmes. »
« Vous savez au moins que ces mots doux n’ont aucun effet sur moi ?! »
« J’aurais au moins essayé ! » lui répondit-il avec un sourire en coin tandis qu’elle descendait de son tabouret avec une certaine grâce avant de se retourner vers lui et de lui tendre la main
« Moi c’est Ayana ! »

Tout le temps que dura son show à Détroit, il vint la voir tous les soirs, attendant la fermeture pour discuter avec elle et apprendre à la connaitre, l’amenant au restaurant quand il ne finissait par dans sa chambre d’hôtel pour regarder un film avec son fils et elle. Il lui avait inspiré confiance, trop vite sans doute mais assez pour qu’elle lui ouvre la porte de son intimité et lui présente son fils, pour elle, il était un ami, quelqu’un en qui elle pouvait avoir une entière confiance et il ne la déçut pas une seule fois. Au contraire, il était un homme plein de surprise et chaque fois qu’il venait, il ne manquait pas de ramener un petit quelque chose à Isaiah, ce qui rendait sa mère folle de joie tandis que le petit s’extasiait devant une énième petite moto. Mais rien ne la prépara à cette fois où il débarqua en pleine après-midi au club tandis qu’elle s’étirait et s’entraînait, comme une vraie danseuse l’aurait fait. De loin, elle le reconnut et descendit de scène pour le rejoindre, poser ses lèvres sur sa joue avant de lui offrir un sourire radieux.

« Qu’est-ce que tu fais là ? »
« Je suis venu te dire au revoir. »
« Comment ça ? »
« Je suis appelé en Afghanistan. »
« Quoi ? Mais … Ok ! Et tu reviens quand ? »
« Je sais pas encore et c’est pour ça que j’aimerais te demander quelque chose. »
« Bien sûr, tout ce que tu veux, si je peux t’aider. »
« Est-ce que tu veux devenir ma femme ? J’veux dire … Je sais qu’on ne se connait pas depuis longtemps et que tu as déjà eu une vie avant, que je suis plus vieux que toi aussi et que tu détestes les hommes mais j’ai l’espoir fou que peut-être, tu pourrais me mettre sur ta liste des exceptions, comme Isaiah. »

Eberluée, elle le fixa, les poings posés sur les hanches et complètement décontenancée par cette demande inattendue. Il avait une situation stable, était un homme adorable, doux et capable de s’occuper convenablement de son fils. Voyant qu’elle hésitait et surtout que la jeune femme était terriblement mal à l’aise, il reprit la parole.

« Je te laisse le temps de ma mission pour réfléchir, je sais que c’est pas une décision à prendre à la légère. »
« C’est oui. »
« Ah ?! J’veux dire … Oui comme oui oui ou oui mais je sais pas trop. »

Elle éclata de rire avant de se pendre à son cou et de déposer ses lèvres sur les siennes. Une page se tournait, c’était le début d’une vie meilleure, d’une vie de famille et d’un peu de stabilité pour son fils et elle, il était bien entendu hors de question qu’elle cesse toute activité, elle aimait trop son boulot pour claquer la porte et il était parfaitement d’accord avec ça, après tout, il était tombé amoureux d’elle pour ce qu’elle était et certainement pas pour le boulot qu’elle faisait. Quelques mois plus tard, ils étaient mariés et s’installaient dans une petite maison de la banlieue de Détroit pour le meilleur mais surtout le pire.

***

Quoi qu’on en dise, le racisme était toujours aussi virulent, où qu’on se trouve et peu importe avec qui et malgré elle, elle en subit les conséquences. Tout le monde se demandait ce que pouvait trouver un soldat respectable et gradé à une fille comme elle, qui avait déjà eu un enfant, noir de surcroit et qui en prime était strip teaseuse ? Autant dire que les rumeurs allaient bon train et mieux ne valait pas compter sur le salut matinal des voisins, Adam était le seul à y avoir le droit. Mais le plus difficile fut probablement sa rencontre avec ses beaux parents qui ne purent assister à leur mariage. Ce fut comme faire un retour fracassant dans les années 60, à l’époque de la ségrégation raciale mais en bien pire et surtout sans le KKK. Sagement assise sur le divan sur lequel elle avait autorisé à s’asseoir, elle tenait son fils sur ses genoux et tentait de sourire autant qu’elle le pouvait mais la main de son époux sur la sienne ne l’aidait pas à se rassurer. Pas un seule fois de la soirée, on lui adressa la parole ou on la regarda dans les yeux et quand ce fut le cas, il y avait toujours ce mépris latent et cet air pincé, si bien que lorsqu’ils se retrouvèrent dans la voiture, elle fondit en larmes.

« Je suis désolé mon cœur, j’aurais pas dû t’amener ici. » bredouilla-t-il en tentant de sécher ses larmes
« Est-ce que j’ai fait quelque chose ? »
« Rien, ils sont trop cons, laisse tomber, ok ?! »

Elle hocha la tête tandis qu’il se débrouillait pour emmener la petite famille loin d’ici. Ils ne remirent plus jamais les pieds chez les Broderick, d’ailleurs, ils n’eurent plus jamais de nouvelles, Adam avait catégoriquement refusé de donner des nouvelles, jugeant que s’ils n’acceptaient pas sa femme, c’était lui qu’ils n’acceptaient pas.

***

Ca faisait déjà deux mois qu’elle n’avait reçu aucun coup de fil d’Adam et même si l’inquiétude ne cessait de grimper de jour en jour, elle ne pouvait s’empêcher de se dire que ce n’était pas la première fois qu’il disparaissait de la circulation pour faire surface, un bout de temps plus tard et lui présenter ses excuses. Il était officier, il avait pas mal d’obligations dont il ne pouvait se défaire et surtout il ne pouvait rien partager avec sa femme, en dépit de ses demandes insistantes. Que croyait-elle ? Qu’en sachant ce qu’il faisait et où, elle pourrait venir le secourir en un clin d’œil ? C’était tout bonnement ridicule et quelque part, mieux valait qu’elle ne sache rien, elle se serait fait un sang d’encre et aurait fini par devenir folle à lier. Heureusement, il y avait Isaiah et son boulot, sinon elle n’aurait probablement pas pu tenir aussi longtemps sans savoir ce qu’il advenait de son époux. Il devait être à peine neuf heures lorsque la sonnette de la porte d’entrée retentit dans toute la maison. La jeune femme descendit les escaliers à la hâte, ayant abandonné un panier de linges dans le couloir pour se précipiter vers la porte comme si sa vie en dépendait. Elle dut faire un effort surhumain pour ne pas refermer la porte au nez de ce soldat en uniforme qui se trouvait sur son paillasson et qui tenait fermement un drapeau américain et tout un tas de trucs qui ne pouvaient signifier qu’une seule et unique chose.

« Vous vous êtes trompé de maison. » tenta-t-elle alors que l’homme face à elle tentait de garder contenance
« Madame Broderick, j’étais un camarade de votre mari, affilié à son unité, il m’avait fait promettre de venir vous voir si jamais il lui arrivait quelque chose et de vous remettre son alliance et cette pile de lettres. »
« Il est mort ?! » demanda-t-elle, connaissant déjà la réponse et ne pouvant retenir ses larmes tandis qu’elle devait s’appuyer contre l’encadrement de la porte pour ne pas défaillir
« Un attentat suicide dans le centre de Bagdad. »
« Oh mon dieu ! »

Sans même le sentir, elle s’effondra, assise sur le sol, le visage entre les mains alors qu’elle laissait éclater sa peine et son sentiment d’injustice. Elle savait que la mort était un risque mais elle ne s’imaginait pas qu’elle toucherait leur famille, pas la sienne et pas après tout ce qu’elle avait déjà enduré. Elle avait eu la chance de tomber sur un homme extraordinaire et voilà qu’elle finissait par le perdre, lui aussi, comme tout le reste. Deux bras puissants l’aidèrent à se remettre debout avant de l’emmener avec douceur jusqu’à son canapé pour l’y déposer et tenter de la calmer mais sans succès. Ils s’excusèrent et finirent par l’abandonner à son triste sort et à son avenir qui s’annonçait aussi noir et empli de désespoir que pouvait l’être le néant.

***

Ca fait à présent trois ans qu’il les a quittés sans un au revoir hormis ces lettres dont l’une est un testament disant qu’il leur lègue tout, les autres des lettres d’amour qu’elle n’eut jamais le courage d’ouvrir. Ca fait seulement quelques mois qu’elle a pu accrocher de nouveau des photos d’eux dans le nouvel appartement qu’ils habitent avec son fils. Si la maison était à elle, elle ne s’était pas sentie capable d’y rester et de vivre parmi tant de souvenirs, bons ou mauvais. Sans le soutien indéfectible de ses amis et de son propre fils, elle n’aurait pas fait de vieux os et se serait sûrement laissé mourir à petit feu. Pour elle, l’amour, c’est terminé, elle ne veut plus en entendre parler et ne veut plus l’envisager, ça fait trop mal et elle est persuadée qu’elle n’a plus la force, la patience mais surtout le cœur à aimer. Ayana est une femme brisée qui se reconstruit comme elle le peut, profitant du moment présent comme si c’était le dernier.

Bon, j'avoue que de ne donner que mon pseudo, ce n'est pas très courtois. Je vais donc vous laisser me démasquer partie par partie - pour qu'ainsi, Cupid puisse mieux prendre sa revanche sur ma personne -, commençons. Je suis une jeune femme âgé(e) de 21 ans. Je sais que vous mourez d'envie de savoir d'où je viens, bande de coquins, je viens du/de France. Soit, vous commencez à en savoir trop, un peu plus et je vous donne mon numéro de carte banquaire avec ça ? Bref, j'ai connu le forum parce que ses admins me harcèlent XD et je le trouve nul à chier alors je me suis inscrite ! Sinon, je commence sérieusement à en avoir marre de répondre à vos questions, alors j'arrête.