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« Gerry ! Arrête t’es bêtises ! Je peux enlever ce foutu bandeau ? » « Non attends s’il te plait chérie, nous y sommes presque. » Il ouvrit une porte et le guida à l’intérieur de la pièce, il faisait plus chaud que dehors et ça sentais très bien. Un mélange de sauce grasse et de bougies parfumées. Je ne pouvais me guidé qu’avec mon ouïe, mes yeux étant compressés derrière une écharpe lasser autour de ma tête. J’avais très peur de tomber. Il me réservait une surprise me disait-il … Je n’avais pas trop confiance quand il se mettait à faire des choses comme ça. La dernière fois il m’avait préparé un véritable saut à l’élastique oubliant que je souffrais de vertige. Il me laissa quelques minutes toute seule. J’entendis un bruit de vaisselle cassée… Que faisait-il donc ? J’entendis des brides de conversation puis une porte à battants s’ouvrir. Il m’attrapa par les épaules et je sursautais, la vitesse à laquelle il m’avait atteint me surpris. Il m’accompagna doucement quelques temps en ligne droite et ôta le bandeau de mes yeux. « Bon anniversaire ma chérie ! ». Un diner m’attendait, une seule table au centre d’une pièce. Un restaurant entier rien que pour nous deux. Nous avions beaucoup d’argent étant deux personnes plutôt influentes dans le genre. Je sautais dans ces bras. Je ne m’étais pas attendu à ce genre de choses. En vérité, toute la matinée je pensais qu’il avait oublié mon anniversaire. Je m’en voulais d’avoir pu penser un truc pareil.

Quelques heures après avoir commencé ce copieux diner, il se leva l’air grave. Il tapota la poche du pantalon de son costume, il était toujours vêtu élégamment. Il s’approcha de moi et s’agenouilla à hauteur de mes yeux. Il était très grand. Il inspira longuement et commença à parler. « Écoute Jau’, je t’aime vraiment, plus encore que je ne l’avais pensé au début. A vrai dire, tu me surprends de plus en plus chaque jour. Avec toi, je ne m’ennuie jamais, tu ne cesses de me faire rire, tu es tellement adorable et belle. Je voudrais passer le reste de ma vie à tes côtés. C’est pour cela que… ». Il m’avait regardé dans les yeux tout le long de son monologue. Il plongea la main dans la poche qu’il avait tâtée quelques secondes plus tôt. Je retenais mon souffle. Il sortit une minuscule boite. « Ça fait des semaine que je la traine partout avec moi. ». Il l’ouvrit et me la présenta. « Voudrais-tu m’épouser ? ». Mon cœur battait plus vite qu’habituellement et les larmes montaient dans mes yeux. Face à mon silence, son regard s’assombrit. Bien sûr, ces larmes n’étaient pas des larmes de tristesse mais bien des larmes de joie. Je ne pouvais pas me retenir. Je murmurais alors un léger « Oui » avant de le prendre dans mes bras.

Je voulais me marier rapidement, il était hors de question d’attendre, il était l’homme de ma vie et je l’aimais plus que tout au monde. « Des roses blanches, un tas de roses blanches. » Ma mère me regarda outrée. « Je t’en pris Jauny, les roses ! C’est beaucoup trop banal ! » Je n’en pouvais plus, elle voulait tout choisir. Elle était toujours en train de contredire mes choix. Je voulais un vrai mariage de princesse. J’étais persuader que ce serait le seul de ma vie, il fallait donc que tout soit parfait et réglé eu détails près. « MAMAN ! Je veux des roses blanches PARTOUT ! » Il leva les yeux au ciel et ajouta. « De nos jours les jeunes ont beaucoup moins de goût… De toute façon tu es beaucoup trop jeune pour te marier. » Elle ne savait plus quoi dire pour me rendre folle. J’étais jeune certes mais pas non plus gamine. Il était fait pour moi et je ne voyais aucun argument contre ce mariage… Quelqu’un sonna alors à la porte de la maison, maison que Gerry et moi venions tout juste d’acheter, mettant fin à la querelle entre ma petite maman et moi-même. Je me levais, persuadée que c’était le livreur. J’étais un épouvantail. Comme un jour de pluie ou un dimanche matin, bref, pas du tout présentable. J’ouvris la porte et je découvris un charmant jeune homme. Alors que j’étais sur le point de me marier, je me maudissais d’être aussi peu élégante en face du bel étalon qui se trouvait là. « Bonjour, je peux vous aider ? » Je ne le connaissais absolument pas et je me demandais ce qu’il foutait là. « Je m’appelle Tommy, je suis le témoin de Gerry. » Je comprenais maintenant. « Ah le mec de l’Indiana ! Entrez, je vais l’appeler. » Il entra après m’avoir détaillé de haut en bas, je n’aimais pas trop ce genre choses. « GERRY, TOMMY POUR TOI ! » Il descendit les escaliers quatre à quatre, il déposa un baiser rapidement sur mes lèvres avant de venir saluer son ami. « Tom je te présente ma future femme Jau’, Jau’, mon ami d’enfance, Tom. » Je lui serrais la main puis retourna m’engueuler avec ma mère.

Quelques semaines après ma rencontre avec son ami Tommy nous étions mariés. Après ça j’ai sans doute passé l’année la plus belle de ma vie. J’étais heureuse, totalement aux anges, puis les choses se gâtèrent. Nous avons commencé à nous disputer pour un rien. Prenant toujours la flamme pour une broutille. Il devenait de plus en plus feignant. Je gagnais tout l’argent qui rentrait dans la maison, lui jouait aux jeux-vidéos toute la journée. Je gagnais beaucoup, même un tas de pognon mais je ne pouvais pas le laisser se détruire comme ça. C’est alors qu’il m’assena le coup de grâce. « Tu ne fiches rien de la journée et tu dis que je suis feignant ! » Je n’en pouvais plus… Je ne faisais rien certes mais je travaillais toute la journée, quand je rentrais, je n’avais plus l’envie de faire autre chose… « Je veux divorcer ! » Je ne pensais absolument pas ce que j’avais dis à ce moment là. Je l’aimais encore beaucoup. Il se leva et me gifla… Je sortis alors de la maison en courant. Depuis le temps j’étais devenue amie avec Tommy et il avait quitté son Indiana natal pour se rapprocher de nous. Les filles étaient plus jolie dans ce secteur disait-il. Ce jour là je me suis réfugiée chez lui. En me découvrant sur le palier de son appartement, il comprit rapidement que Gerry avait dépassé les bornes. J’enlevais mon alliance et appela mon avocat. Il était hors de question que ce type possède un seul des biens que nous avions achetés avec mon argent. La procédure de divorce dura quelques mois. Je vivais chez Tommy en attendant que Gerry bouge de ma maison. J’ai obtenu rapidement tout ce que je voulais.

J’ai beaucoup souffert de cette séparation. Je l’avais beaucoup aimé et je l’aimais toujours beaucoup. Après mon divorce j’ai passé quelques temps à broyer du noir. Tommy était là pour moi, il a abandonné Gerry pour moi. Mais lui ni personne ne pouvait remplacer l’amour que je portais sur Gerry. Tommy est vite devenu mon seul ami. Même mon meilleur ami. Les gens m’ont rapidement laissé tomber à cause de mon mutisme. Tommy lui est resté près de moi du début à la fin, faisant le pitre pour essayer de me faire rire… Bref, quand je suis sortie de cette phase, il fut le seul à m’aider. J’ai rapidement repris du poil de la bête me plongeant ainsi dans le travail. J’adore mon travail et je ne pense plus du tout à Gerry. Maintenant je ne pense pas être prête pour revivre un jour une belle histoire d’amour…