J'ai entendu dire qu'il fallait que je vienne me présenter personnellement à Cupid. J'espère que par pitié - ou pas - il m'épargnera un peu, non ? Mon nom complet est Theodora Joy Hawkins-Scott, dite Teddy et j'ai vingt-quatre ans. Je suis originaire de Detroit, ce qui veut donc dire que je suis américaine. Actuellement, je suis fraîchement diplômée sage-femme et j'aime ce que je fais. Je suis à Detroit depuis ma naissance et compte bien y passer le restant de mes jours. En ce qui concerne mon statut civil, je suis mariée depuis près de cinq ans et je dois avouer que je suis heureuse de l'être. Finalement, je crois tout de même que je devrais donner un coup de main aux gens qui me classeront dans ma catégorie en leur disant que je fais partie de I ain't got no problems with cupid !.

Ce n'est pas vraiment facile de vivre dans une communauté de soldat, surtout quand un décès est annoncer, il faut toujours être présente pour se serrer les bras. Aujourd'hui, c'est Sandie Zilberman qui a appris la mort de son mari qui était en Afghanistan depuis près de sept mois maintenant. Le plus dur est le fait qu'elle viens juste de mettre au monde leur deuxième enfant, un petit garçon dont ils devaient choisir le prénom ensemble. Quand j'ai été lui rendre visite, elle était près du berceau en train de pleurer tout en regardant son nouveau-né, c'est un spectacle vraiment difficile à voir. Avec des sanglots, à mi-voix, elle m'a annoncer qu'il s'appelait Joey et que c'était un hommage pour lui. Sans le vouloir, j'ai poser immédiatement ma main sur mon ventre comme pour protéger la vie qui est en train de s'y construire. Puis, j'ai compris que ce qu'elle était en train de vivre pourrait très bien m'arriver. Cane est reparti il y a seulement cinq mois, mais j'ai l'impression que cela fait des siècles qu'il n'est plus auprès de moi. Je déteste son métier, comme c'était déjà le cas pour mon père. Vous me direz alors pourquoi avoir épouser un membre de l'armée ? Je me le demande, mais l'amour ne se commande pas et je comprend maintenant ma mère. En rentrant chez moi, je me suis tout simplement enfermée dans notre chambre pour regarder quelques albums photos, pour me replonger dans mes souvenirs.

Quand j'ai vu le jour, au mois de novembre de l'année mille neuf cent quatre vingt-six, ma mère était seule dans la chambre d'hôpital, mon père étant à des milliers de kilomètres. Ce n'est que quelques jours plus tard, quand ils ont réussi à contacter sa compagnie qu'il a appris qu'il avait une petite fille. Il a seulement demander à ce que mon second prénom soit Joy, puis il a dit de dire à ma mère qu'il l'aimait plus que tout. C'est assez étrange pour une naissance, mais ce n'était pas la première pour ma génitrice qui avait déjà mit mon frère au monde dans les mêmes circonstances. Bien que peinée, elle devait penser à nous plutôt qu'à sa tristesse. Une grande femme, que j'ai eu beaucoup de mal à comprendre avant de croiser la route de celui qui est devenu mon mari. Donc, les cinq premiers mois de ma vie je les est donc passer avec pour seule compagnie un seul de mes parents, ma sœur et mon frère. Je n'en est aucun souvenir, sauf quelques photos qui sont toujours accrocher aux murs de la demeure familiale. C'est donc après cette période qu'il est rentrer chez nous et que j'ai pu faire sa connaissance, que je me suis accrocher à lui. Il paraît que dès qu'il repartait, même si ce n'était que pour quelques jours pour aller à la base ou quelque chose du genre, j'étais tout simplement intenable. Il n'y avait que dans ses bras que je me sentait sereine.

Après mon premier anniversaire, il a promis à ma mère de faire plus de travail de bureau, même si cela lui coûtait plus que tout de faire cette promesse. Mais il savais qu'il devait le faire pour sa famille et c'est pour cela que j'ai toujours penser qu'il avait l'étoffe d'un grand homme. A Détroit où nous vivions dans une communauté de famille de soldat, la vie tournait surtout autour de certains préparatifs pour des commémorations, des enterrements et parfois des fêtes. Mais le plus important était les dimanches à l'Église. La foi est très présente dans notre "monde", cela nous permet de croire que malgré la mort, nos disparus ont une place au Paradis. Donc, pour revenir au reste, mon père est rester sans repartir pendant près de quatre ans, mais après la naissance de mon petit frère, il n'a pas pu faire autrement. Ma mère l'a accepter très facilement, je me rappelle même la voir en train de l'embrasser en lui disant qu'ils se reverraient très bientôt. Il lui a dit en rigolant que rien ne pourrait l'empêcher de revenir. Moi j'y est cru, il allait revenir, après tout il l'avait toujours fait. C'est un matin, alors que mon petit frère pleurait comme jamais auparavant qu'on est venu faire l'annonce à ma mère. J'étais encore dans mon lit et jamais je n'oublierais le cri de souffrance qui a fait vibrer les murs. Je me suis mise à pleurer sans même savoir pourquoi, mais au fond, j'ai compris que je ne le reverrais jamais.

Il avait été pris dans une embuscade, un seul de ses camarades s'en était sortie. A chaque fois, je me demande pourquoi ce n'est pas lui qui est revenu, qui est auprès de notre famille. Après que ma grand-mère Jean m'est annoncer son décès, je lui est dit et cela bien que je n'avais que cinq ans, que je n'épouserais jamais un soldat. Après cela, ma mère a eu beaucoup de mal à remonter la pente et c'est la que je me suis rendu compte que les femmes de combattant était plus que solidaire entre elles. C'est à partir de là que je suis devenu plus proche de mon frère aîné avec qui je n'avais que deux ans d'écart. Lui qui était une vraie terreur ambulante m'a emmener dans ses bêtises et j'ai rapidement filer un mauvais coton. Quand on me disait quelque chose, je faisais toujours le contraire, quand on me demandait de faire quelque chose, je faisais semblant de ne pas entendre. Je voulais juste qu'on me laisse un peu tranquille, que je sois seule avec mon frère. Cela a fait rire beaucoup d'amies de ma mère qui lui ont dit que je devais tenir plus de mon père que d'elle, que sous mes airs angélique, il ne fallait pas s'y fier. Elles avaient raison, surtout quand on voit les années qui ont suivi. Pas très glorieuse, surtout pendant l'adolescence ou j'en est voulu au monde entier, comme pratiquement tout les jeunes de mon âge.

J'ai commencer par fumer, tout simplement pour faire enrager ma mère a qui j'en voulais d'avoir laisser repartir mon père, même si je m'y prenais un peu tard. Avec plaisir, j'agaçais ma sœur aînée, qui studieuse et disciplinée n'avait jamais rien fait de travers. Avec mon frère, on faisait très souvent le mur pour se rendre à des fêtes où n'avions théoriquement ne pas nous trouver. Une fois, on a même fini au commissariat, complètement bourrer. Je ne prenais pas réellement conscience de ce que nous faisions, jusqu'au jour ou il est entrer dans mon existence. Je n'avais que quinze ans, mais quand j'ai croiser son regard et que j'ai entendu sa voix, j'ai compris que je pourrais tout changer pour sa personne. Hurricane, mais il a toujours préféré qu'on l'appelle Cane. Son père venait d'être muté sur notre base et venait de partir, alors que sa mère travaillait en tant qu'infirmière. Avec sa famille, ils ont facilement réussi à s'intégrer. Notre histoire n'a réellement commencer qu'un an après notre rencontre, le quatre juillet très exactement, après qu'il m'est embrassé sous le feu d'artifice. On ne peux pas faire plus clicher, mais je m'en foutait complètement. Je l'avais trouver.

On a beaucoup discuter ensemble de ce que l'on voulait pour notre avenir et il m'a tout de suite fait comprendre qu'il allait suivre les traces de son père, l'armée c'était pour lui. Cela a bien entendu fini par une dispute, je ne voulais pas vivre le quotidien de toutes ces femmes que je côtoyais depuis ma naissance. L'envie de souffrir ne faisait pas partie de mes ambitions pour mon futur. J'ai refuser de le voir pendant près de deux semaines et cela même si je souffrais plus que je ne voulais le montrer, je voulais être forte et qu'il le sache. Puis, il a débouler un jour où j'étais dans la chambre de mon frère, discutant avec ce dernier. Sans même que je ne m'en rende compte, il avait foutu ce dernier à la porte et s'était approcher de moi. Il m'a alors dit tout ce qu'il avait sur le cœur, ce que je représentais à ses yeux et qu'il ne voyait plus sa vie sans moi. Mais ce qui m'a le plus toucher, sans quand il m'a dit qu'il pouvait mourir tout de suite si il n'avait pas la chance de pouvoir vivre avec moi, de faire sa vie à mes côtés. J'ai pleurer, comme une idiote et je lui est répondu que je ferais n'importe quoi pour lui, même la pire des conneries. Alors, il m'a demander de l'épouser et je n'ai pas refuser. Je n'avais que dix-sept ans, mais j'avais compris qu'il avait raison, il était mon avenir.

Notre mariage a eu lieu deux ans plus tard, simple et sans tout le tralala dont rêve les femmes. Je voulais juste m'unir à lui avant qu'il ne parte pour sa première mission et qu'aux de tous je soit enfin Madame Hawkins. Ce soir-là, j'ai vécu ma première fois dans ses bras et je ne l'est jamais regretter et quand j'en est parler avec ma mère, elle m'a dit avoir toujours su savoir que j'avais attendu. Puis, une semaine plus tard, je me suis retrouver seule dans notre petite maison pour la première fois, mais je savais très bien que ce ne serait pas la dernière. Cela a été dur, passer près de trois mois sans pouvoir le voir à été la chose la plus terrible qu'il m'avait été donner de vivre. Avant que cela ne se prolonge en cinq, six ou encore sept mois. Mais j'ai pris l'habitude de voir son visage en moindre qualité sur l'écran d'ordinateur, d'attendre avec impatience d'entendre sa voix ou encore de pouvoir lire ses lettres. Je suis devenue une vraie femme de soldat et au fond, vous voulez savoir, je suis fière de l'être.

Bon, j'avoue que de ne donner que mon pseudo, ce n'est pas très courtois. Je vais donc vous laisser me démasquer partie par partie - pour qu'ainsi, Cupid puisse mieux prendre sa revanche sur ma personne -, commençons. Je suis une jeune femme âgée de 19 ans. Je sais que vous mourez d'envie de savoir d'où je viens, bande de coquins, je viens de France. Soit, vous commencez à en savoir trop, un peu plus et je vous donne mon numéro de carte banquaire avec ça ? Bref, j'ai connu le forum parce que je traîne assez souvent sur Bazzart et je le trouve superbe, sinon je ne me serais pas échiner à faire une fiche ! Sinon, je commence sérieusement à en avoir marre de répondre à vos questions, alors j'arrête.